Réseaux sociaux – 3 leçons à tirer de la série ‘Emily In Paris’

Que vous l’ayez regardée ou non sur Netflix, vous avez sûrement entendu parler – en bien ou en mal – de la série « Emily in Paris ». Il faut dire qu’Internet s’y est donné à coeur joie sur la nouvelle série Netflix : beaucoup la trouvent pleine de clichés sur Paris tandis que d’autres s’insurgent que la production ait confondu un pain aux raisins avec un pain au chocolat (et on ne vous parle pas des nordistes et sudistes qui ont relancé le débat pain au chocolat/chocolatine).

Oublions un peu les croissants et parlons marketing !

Il n’est ici pas question de statuer si « Emily in Paris » est une bonne ou mauvaise série. À chacun ses goûts. Je l’ai personnellement binge-watché en un week-end. Oublions un peu les croissants, l’accent américain et les jolies ruelles de Paris pour nous concentrer sur ce qui nous intéresse vraiment : le marketing.

Pour ceux qui n’auraient pas vu la série : Emily est une jeune américaine diplômée d’un master en marketing qui débarque dans une agence de communication parisienne, succursale de l’entreprise américaine pour laquelle elle travaille, pour apporter ses conseils en matière de réseaux sociaux.

Nombreuses ont été les critiques accusant la série d’être complètement irréaliste, mais qu’en est-il des enseignements marketing véhiculés par la série ? Petit tour d’horizon de 3 leçons réseaux sociaux à tirer d’ «Emily in Paris ».

1. Les hashtags, ces petits mots magiques ?

#roomwithaview ou encore #mindthemerde : voici deux hashtags que l’on a pu voir Emily utiliser sur son compte Instagram.
Source : © Netflix, série "Emily in Paris" 2020

Alors, les hashtags sont-ils utiles ou non pour votre stratégie réseaux sociaux ?

Les hashtags sont des mots-clés ou expressions courtes précédés du signe #. Ils permettent de catégoriser et d’indexer vos contenus à des thématiques sur les réseaux sociaux.

Faut-il en utiliser ? Absolument, mais pas n’importe comment. Prenons l’exemple du hashtag #mindthemerde utilisé par Emily. D’abord, on souligne la créativité du hashtag. Être créatif est essentiel pour susciter l’intérêt sur les réseaux sociaux, c’est certain. Ensuite, soyons un peu plus réaliste. L’utilisation de hashtags permet d’augmenter la visibilité de vos publications auprès de vos clients potentiels. Le secret est de bien les choisir et de bien les utiliser :
Identifiez les hashtags populaires en lien avec votre domaine d’activité. Vous pouvez commencer par rechercher dans Instagram les mots-clés auxquels vous pensez pour voir si ces derniers sont populaires. ‍ De fil en aiguille, en parcourant les publications en lien avec votre domaine, vous pourrez identifier de nouveaux hashtags auxquels vous n’auriez pas pensé au départ. Faites un tour sur les publications de vos concurrents pour voir les hashtags qu’ils utilisent, puis à vous de juger s’ils sont pertinents ou non.
Plus important encore, identifiez les hashtags qui marchent auprès de vos potentiels clients. Utiliser des hashtags très populaires peut être une bonne idée pour acquérir des likes mais votre contenu pourra vite passer inaperçu. Optez pour des hashtags plus spécifiques pour attirer une audience plus qualifiée et booster votre engagement. Identifiez ainsi les hashtags utilisés par vos clients potentiels ou les influenceurs de votre secteur.
Instagram, ce sont des milliers de publications qui paraissent chaque minute et, avec elles, de nouvelles tendances. Restez attentifs pour détecter les nouveaux hashtags populaires et viraux qui découlent de ces nouvelles tendances.
Les études sur le nombre de hashtags optimal à utiliser sont nombreuses. Difficile donc de donner un nombre exact mais nombreux s’accordent à dire que les publications avec 11 hashtags ou moins bénéficieraient d’une meilleure visibilité et engagement. Instagram vous autorise à utiliser 30 hashtags, mais à en croire les études, l’utilisation abusive de hashtags pourrait desservir votre contenu.
La leçon à retenir : le hashtag #mindthemerde est certes créatif, mais on doute qu’il soit pertinent car très peu populaire avec seulement 20 publications. Attention, cela ne veut pas dire que la créativité ne paye pas : on a vu des marques réussir à créer la tendance en rendant populaire un hashtag sorti de nulle part, mais ce n’est quand même pas monnaie courante.
Source : ©Instagram, 2020

2. Ce n'est pas le nombre de followers qui compte

À son arrivée à l’agence de communication parisienne, l’une des premières remarques faite par Emily à l’équipe est : « Il ne s’agit pas du nombre d’abonnés, mais du contenu, de la confiance, de l’intérêt et de l’engagement ». Sur ce coup là, difficile de ne pas être d’accord.
Source : © Netflix, série "Emily in Paris" 2020
On ne va pas se mentir, le nombre de followers n’est pas sans importance. En tant que consommateur, un de nos premiers réflexes en consultant les pages réseaux sociaux d’une marque est de regarder le nombre de followers pour jauger la notoriété de la marque. Pour beaucoup (et cela ne veut pas dire que cela soit vrai), une marque avec un grand nombre de followers est une marque en laquelle on peut avoir confiance.

Dites vous une chose : si votre nombre d’abonnés n’augmente pas, c’est loin d’être la fin du monde. Pourquoi ? Parce que ce qui compte, ce n’est pas la quantité mais la qualité. Ce n’est sûrement pas la première fois que vous l’entendez cette phrase, et pourtant, elle reste toujours aussi vraie.

Instagram, Facebook, Twitter sont, ne l’oublions pas, des plateformes sociales qui ont été créées sur la notion de communauté et d’échange.

Mettez donc un peu de côté le nombre de followers et focalisez-vous sur la capacité de vos contenus à engager votre communauté. Les réseaux sociaux valorisent les contenus qui engagent, c’est-à-dire les publications likées, commentées et partagées car elles sont considérées comme des publications de qualité.

En tant que marque, posez-vous la question : « Vaut-il mieux communiquer auprès de 5 000 abonnés qui semblent adorer ma marque et sont de potentiels acheteurs ou auprès de 30 000 abonnés qui n’en ont pas grand chose à faire ? ». Emily, elle, a déjà son opinion sur la question.

3. Osez parier sur les influenceurs

On en aurait des choses à dire sur la façon dont « Emily in Paris » dépeint les influenceurs. Sur ce coup, nous sommes un peu contraints de nous ranger du côté des personnes accusant la série d’être irréaliste.
Non, on ne devient pas un influenceur connu et invité à des lunches luxueux du jour au lendemain. Pour ceux qui n’auraient pas vu la série : Emily, après quelques jours à Paris devient une influenceuse et se fait inviter par une marque de luxe de l’univers de la beauté. Et non, les influenceurs ne sont pas qu’«intéressés par leur promo et les goodies ». Ceci étant dit, qu’apprenons-nous vraiment d’intéressant sur l’activité d’influenceurs dans la série ?
Source : © Netflix, série "Emily in Paris" 2020
Les marques ont bien compris l’intérêt qu’elles avaient à travailler avec les influenceurs. Elles recherchent le précieux « best friend effect » : l’influenceur devient un ami commun entre les marques et les consommateurs, une personne de confiance, presque un meilleur ami. Les consommateurs sont plus enclins à faire confiance à ces prescripteurs extérieurs plutôt qu’à la marque elle-même.
Selon une étude, 85% des consommateurs affirment prendre leur décision d’achat après avoir consulté l’avis de ces nouveaux leaders d’opinion. Source : sondage Nielsen.
« Emily in Paris » soulève ensuite un point intéressant concernant la taille de la communauté des influenceurs. Dans la série, une influenceuse, jalouse d’Emily, déclare : « elle n’a que 20 000 abonnés. Moi, deux millions. ».
Source : © Netflix, série "Emily in Paris" 2020

Le paysage du marketing d’influence est hétérogène. Pour simplifier très grossièrement : on retrouve sur Instagram, des macro-influenceurs qui regroupent des centaines de milliers voire des millions de followers côtoyant des micro ou même nano-influenceurs qui regroupent des communautés plus modestes. La question que de nombreuses entreprises se posent est souvent la même : vaut-il mieux travailler avec les gros ou les petits influenceurs ? Une fois de plus en marketing, la réponse est : « ça dépend ».

Cela dépend de vos objectifs : recherchez-vous la visibilité, la notoriété ou l’engagement ? Faire appel à un influenceur star nécessite un budget conséquent, mais peut s’avérer nécessaire si vous cherchez à arroser les réseaux avec votre marque. Les plus petits influenceurs, appelés micro ou nano, ont des communautés plus modestes. Ces derniers sont particulièrement appréciés des marques pour leur authenticité et honnêteté, leurs tarifs, leur accessibilité, leur audience plus qualifiée et leur grand pouvoir de prescription. Travailler avec ces micro-influenceurs peut alors être pertinent si vous recherchez en priorité l’engagement.

Fin de ce petit tour d’horizon ! Entre deux photos de viennoiseries françaises et trois défilés de mode, la série regorge de « leçons » marketing, mais allons-y en douceur. Allons-y « à la française » comme dirait Emily.

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